Andrea Contarini (~ 1300/1302 - 1382)
60 ème Doge de Venise - Dogat : 20 janvier 1368 - 5 juin 1382
Andrea Contarini est le fils de Nicolò, il appartient à une riche famille qui petit à petit commence à dominer la vie publique vénitienne, objectif qui sera atteint au XVII ème siècle.
Pendant sa jeunesse il n'aurait pas fait pas preuve d'une grande moralité comme on aurait pu l'attendre d'un futur homme d'État. Il aurait fréquenté assidument les bordels et les couvents où il a de nombreuses maîtresses.
Selon une légende, il change d'attitude lorsque, sur le point de faire l'amour à une nonne, il voit l'alliance à son doigt : la femme, lui expliquant que c'était le signe de sa foi étant mariée au Christ, cela le troubla au point de s'enfuir du couvent. À partir de ce moment, il serait devenu un bon père de famille, épousant une certaine Costanza dont il eut quatre enfants. La légende se termine, en omettant de dire, que cette foi retrouvée ne dura pas, on lui connaît un fils illégitime.
Il est élu Doge le 20 janvier 1368 par 25 électeurs sur 41, malgré sa demande d'en être exclu.
Contarini, qui se trouve dans sa villa à proximité de Padoue, est invité à accepter ou subir le bannissement et la confiscation de ses biens. Il se trouve donc dans l'obligation d'accepter.
Durant son Dogat, il doit faire face à de nombreux conflits.
À partir de 1370, Venise doit affronter les manigances des Carraresi, seigneurs de Padoue, qui désireux d'abattre leur voisin, pensent empoisonner les puits de la ville. Le 2 juillet 1372 le complot, est découvert et les protagonistes exécutés. La paix avec les Carraresi est signée le 2 octobre 1373 après un acte solennel d'humiliation de Francesco Novello Carrarese.
Le 10 octobre 1373, à Famagouste, dans l'île de Chypre, pendant un banquet, les résidents vénitiens et génois en viennent aux mains, ces derniers étant chassés; Gênes, furieuse contre le roi local Pierre II, envoie une flotte qui met à sac et conquièrent les bases navales locales. Venise, d'abord passive, ne peut accepter une tel comportement, la nième guerre éclate et cette fois Gênes se sent en net avantage sur son adversaire.
Les Génois saccagent la Grèce et les colonies vénitiennes. L'intervention de Venise se produit le 30 mai 1378 par l'amiral vénitien Vettor Pisani. La flotte venitienne dirigée par l'amiral vénitien Vettor Pisani gagne, mais elle est obligée de se retirer en raison de l'arrivée dans l'Adriatique d'une seconde et plus puissante flotte. Le 7 mai 1379, devant Pola, la défaite est totale. Pisani est emprisonné, la flotte réorganisée mais il est déjà trop tard: Chioggia, Malamocco, Poveglia, San Erasmo tombent, les Hongrois attaquent l'Istrie, la fin de la république est proche. Pourtant, alors que tout semble perdu, la ville retrouve confiance en elle-même. Le 18 août 1379, la noblesse consulte le peuple rassemblé sur la place Saint-Marc. Vettor Pisani est libéré et 40 galères lui sont confiées. Contarini prend le commandement de quelques unité. Après de longs combats, le 22 décembre 1379, Pisani réussit à atteindre Chioggia et assiége les Génois. La ville tombe le 24 juin 1380, Contarini y fait une entrée triomphale. La guerre dure encore un an, les adversaires, épuisés, décident d'accepter une une paix de compromis. Venise perd ses droits sur la Dalmatie, Trévise et Conegliano, Ténédos, les concessions commerciales sur la mer Noire. C'est une demie défaite qui se transforme en triomphe, Gênes, connaît alors une période de décadence, elle avait en main sa rivale et perdit tout en quelques mois.
Le 4 septembre 1381 les 30 familles qui avaient le plus participé financièrement à l'effort de guerre entrent dans le Maggior Consiglio. Le 5 juin 1382 Contarini meurt. Il est enterré dans l'église Santo Stefano, dans un tombeau de marbre.