Francesco Foscari (1373-30/10/1457)
65e doge de Venise
15 avril 1423 – 22 octobre 1457
Francesco Foscari nait en Égypte en 1373 où son père est en exil. À 18 ans, il se rend pour la première fois à Venise. Au service de la république, il fait une rapide et brillante carrière : à 27 ans il est sénateur, à 31 ans membre du conseil des Dix et à 45 ans procurateur de Saint-Marc. Il est aussi ambassadeur auprès de l'empereur Sigismond et du sultan Mehmed Ier.
Par ses contemporains, il est décrit comme un brillant orateur, avec une grande capacité de persuasion et une excellente mémoire.
Francesco Foscari est élu à 49 ans le 15 avril 1423 devançant l'amiral Pietro Loredano. Grâce à lui la République de Venise connait son plus long règne, plus de 34 ans, ainsi que la plus grande expansion territoriale de son histoire, réunissant sous une seule législation toute la Vénétie et le Frioul.
Pietro Loredano adopte à son égard une attitude d'hostilité systématique au point que Foscari déclare un jour, devant le Sénat, qu'il ne sera pas véritablement doge tant que cet opposant systématique sera en vie.
Par coïncidence, Pietro Loredano et son frère Marco meurent quelques mois plus tard ; on parle d'empoisonnement, ce que Jacopo Loredano fait graver sur leurs pierres tombales avant d'inscrire sur ses livres de compte que les Foscari lui doivent deux vies.
Son règne est caractérisé par la guerre d'abord avec les Visconti puis contre les Turcs, par des luttes internes entre les grandes familles et des catastrophes naturelles comme la sècheresse de 1424, les nombreuses montées des eaux, le gel de la lagune en 1431 qui paralyse la ville pendant des mois, le tremblement de terre de 1451 et enfin la peste qui tue quatre de ses onze enfants.
En 1430 Andrea Contarini, incité par les Loredan, attente à la vie du doge en le poignardant.
Le doge ne recueille plus la sympathie de certaines familles nobles en raison des longues guerres qui appauvrissent les caisses de l'état. Élevé à la dignité de Decemvir en 1457, Jacopo Loredano œuvre pour obliger le doge à abdiquer. Francesco Foscari se désintéresse progressivement des affaires de l'État, refusant d'assister aux séances du Conseil. Avec l'accusation de ne pas s'être présenté à une séance, en 1457, trois nobles du conseil des Dix se rendent chez lui et lui retirent sa coiffe ducale et brisent l'anneau, lui ordonnant d'abdiquer sous peine de confiscation de tous ses biens. Le vieux doge accepte.
Le 30 octobre 1457, le son des cloches de la basilique Saint-Marc annonçant l'élection de son successeur, Pasqual Malipiero, l'affecte tellement qu'il en meurt.
La majorité des sénateurs sont informés du décès au cours de la messe dominicale. L'embarras en raison de l'humiliation infligée au doge est général, on assiste à d'importantes manifestations populaires contre le conseil des Dix qui est tenu pour responsable de ces faits. En raison de l'agitation des familles fidèles au doge, le conseil impose des funérailles d'État auxquelles Malipiero apparait dans une simple tenue de sénateur.
Francesco Foscari est enterré dans un somptueux tombeau dans le chœur de la basilique Santa Maria Gloriosa dei Frari, sur le mur droit face à celui de
Niccolò Tron.