Pendant les quinze dernières années, le grand-père de tous les Vaporettos a été amarré entre des bateaux de pêche au Rio Palada.
Le Vaporetto ACTV, daté de 1935, était un des premiers dix Vaporettos construits. Pendant beaucoup d'années, le bateau a été habité par une famille de Danois qui l' ont trouvé abandonné le long du Po en mauvais état. La famille a acheté le bateau au propriétaire précédent, s'est ensuite mis à le restaurer pour le rendre habitable. Ils ont réussi. Michael Kiersgaard, le charpentier danois qui a habilement rénové le bateau a donné une nouvelle vie à une icône de l'héritage culturel et historique de Venise, comme si il l'avait ramenée chez lui.
Il y a vingt ans, Michael et sa femme Anna ont respectueusement demandé l'obtention du permis de construire exigé pour la rénovation de leur Vaporetto. Ils ont demandé l' assignation d'un plan d'eau pour s'amarrer (accordé à l'année), le raccord à l'électricité et l'eau (accordé) et un numéro de série auprès des autorités appropriées (accordée) : ils ont tout à fait respecté la loi à chaque étape.
Récemment, les Kiersgaards ont été accusés d'infraction à la construction d'habitation; ce qui est étrange étant donné que le Vaporetto, quoique logement, est un bateau, et non pas un bâtiment. Il semble que l'on ne devrait pas juger cet objet historique avec les mêmes critères qui ceux qui régissent la construction du dernier magasin d'alimentation dans Marghera.
Il serait souhaitable que la Commune puisse changer de nouveau sa vision des choses pour soutenir la tradition en abrogeant les infractions de construction, retirant l'ordre de démolition, en reconnaissant le droit de résidence à laquelle cette famille a déjà été accoutumée.
Il est sensé de réglementer les voies navigables et les constructions et de limiter les excès; mais dans ce processus, devrions-nous détruire une icône de notre héritage culturel et interdire en même temps un style de vie riche en tradition et reconnu dans le monde entier ?
Le Vaporetto historique de Michael et Anna est aujourd'hui une partie inséparable du paysage de la Giudecca et doit être protégé comme n'importe quel autre symbole historique et culturel. En réalité, le bateau n'est pas un symbole terrestre mais maritime, preuve de sa propre authenticité.
Ce bateau et les personnes qui l'ont restauré, qui vivent dessus et l'aiment représentent un modèle de diversité culturelle, comme un enrichissement, et enfin, contribuent à rendre hommage à la tradition Vénitienne.
Il faut défendre ce rêve : le rêve d'une vie différente - une vie moins confortable, une vie vécue sur l'eau. Quand les Venitiens sont témoins de la vie des Kiersgaard sur leur bateau, ils sont constamment rappelés à la relation entre notre ville et son milieu.
Il faut inviter le maire, les techniciens de la municipalité, les avocats civils, à se rendre à Palada un de ces beaux jours de printemps, à 6 heures du soir, pour observer la vraie valeur de ce bateau artistique - vivant et porté à la vie dans la ville qui entoure et authentifie sa présence.
Il faut être convaincu que n'importe quelle solution impliquant le déplacement du navire entraînerait un découragement, non seulement pour ses occupants actuels, mais aussi pour la population qui s'oppose actuellement avec force à une telle mesure.
Rejoignez- toutes celles et tout ceux qui se battent pour la survie de ce bateau en envoyant un courrier électronique avec votre prénom, nom de famille et deux lignes de texte (qui resteront dans le journal de bord du navire) : sepoina@gmail.com
(Ecrit d'après des nouvelles concordantes de journaux électroniques et blogs de Venise parues en avril 2010 dont : Vigilio Venezia - Gilberto Penzo - Blitz Quotidiano)