Santa Maria Assunta vue par les écrivains :
Voila ce qu'en disait le Président de Brosses en août 1739 (1) :
Architecture passable, tant en dedans qu'en dehors : plafond magnifique en stucs et dorures; les tapisserie de Brocatelle(2) et le tapis de Turquie du marchepied de l'autel figurés en marbre de rapport : beau baldaquin, beau tabernacle.....
(1) Le Président de Brosses, conseiller au Parlement de Bourgogne part en 1739 avec un groupe de gentilshommes à la découverte de l'Italie. Pendant une année, il adresse à parents et amis des lettres. Très appréciées, elles firent l'objet d'éditions.
(2) La brocatelle est une étoffe dont le dessin, formé par des effets de satin, se détache en relief sur un fond plat produit par une trame lancée, liée le plus souvent en sergé (armure à côtés obliques) par les fils d'une chaîne de liage. On ignore l'origine exacte de ce genre de tissu qui semble avoir été surtout employé dans l'ameublement. Bien que le terme de brocatelle ait été parfois appliqué à des étoffes assez communes, il sert davantage à désigner de riches tissus d'ameublement tels qu'on en réalisait en Italie aux XVIe […]
Ce livre est toujours édité - voir la page bibliographie.
Voici ce qu'en disait John Ruskin dans "les Pierres de Venise“ (1) :
De la plus basse renaissance, elle ne mérite une visite que pour son imitation de rideaux de marbre blanc. Elle contient une assomption de Tintoret que je n'ai pas étudié et un martyre de Saint Laurent du Titien qui n'a jamais du avoir une grande valeur et qui, maintenant ayant été restauré, n'en a plus aucune.
(1) Librairie Renouard - Edition de 1906.
Santa Maria Assunta vue par les photographes :
à comparer avec aujourd'hui :
Santa Maria Assunta vue par les peintres :
Canaletto
Source Internet - CanalettoGallery
Gabrielle Bella - Jeux de balles sur le Campo dei Gesuiti
Fondation Querini Stampalia
Après vous avoir laissé admirer la façade, nous vous proposons d'entrer :
Panneau de cuivre de la porte
Et non, les statues ne tiennent pas toutes seules...
Assomption de Marie et anges
Saint Barthélémy et Saint Simon
Saint Thomas et Saint Jacques le mineur
Fronton au dessus de la porte :
Niches du premier niveau :
La statuaire de la façade :
Seul élément subsistant de l'ancienne église des Crociféri - le Campanile
Santa Maria Assunta sur des plans de situation anciens :
Santa Maria Assunta sur des plans en élévation anciens :
Santa Maria Assunta vue de la Salizada Seriman
Au premier plan le Ponte dei Gesuiti
Eh non, y'en a pas à l'époque des Plans Barbari et Merian
l'église n'était pas construite...
En raison de l'opposition entre le Pape Paul V Borghèse et la Sérénissime, l'interdit fut jeté sur la ville, empêchant tout acte religieux à Venise, ce qui provoqua l'expulsion de Jésuites en 1606 et l'interdiction faite aux Vénitiens d'envoyer leurs enfants dans leurs écoles. Les Jésuites ne revinrent qu'en 1657.
Venise leur vendit pour cinquante mille ducats un ancien oratoire de l'ordre supprimé des Crociferi (Porte-Croix), reçu du Pape Alexandre VII, pour remercier la ville de la longue guerre menée contre les Turcs. Le complexe se composait d'une église, d'un hôpital et d'un monastère.
Mais l'église des Porte-Croix n'était pas assez grande pour les Jésuites et en 1715 ils la détruisirent pour construire leur propre bâtiment. L'église, qui prendra le nom de Santa Maria Assunta (Sainte Marie de l'Assomption) en honneur de la Vierge Marie, fut financée par la famille Manin, d'origine friouline et patricienne depuis 1657. L'église fut consacrée en 1728.
Les Jésuites jugèrent que Domenico Rossi, auteur de l'église de San Stae, était l'architecte idéal pour réaliser ce dont ils avaient besoin. D'un point de vue technique, les schémas rigides imposés par le Concile de Trente ne rendirent pas la chose facile.
La façade est divisée en deux ordres : l'ordre inférieur s'appuie sur huit colonnes sur lesquels repose l'architrave mouvante et brisée du second ordre. Les colonnes soutiennent huit statues, qui avec les quatre statues situées dans les niches de chaque côté du porche, représentent les douze apôtres. Les statues placées dans les niches représentent Saint Jacques le Majeur, Saint Pierre, Saint Paul et Saint Matthieu l'Évangéliste. Le tout est surmonté de l'œuvre de Giuseppe Torretti, l'Assomption de la Vierge Marie, placée sur le tympan. Le baldaquin au-dessus du maître-autel est de Fra' Giuseppe Pozzo.