Lors de nos séjours à Venise, nous essayons de ne pas oublier de passer sur le Campo San Bartolomeo pour aller photographier l'afficheur numérique dans la vitrine du pharmacien qui montre ce triste déclin.
L'avenir et la sauvegarde de Venise passent par le maintien des populations dans leur habitat d'origine et des activités artisanales, commerciales et administratives qui permettent à la population de vivre. Contrairement aux idées reçues, le tourisme n'enrichit pas la ville[réf. nécessaire] et il contribue, par sa massification et sa pendularité (à certaines heures de la journée, il y a beaucoup de touristes et à d'autres, il y en a très peu) à chasser les habitants du centre historique. L'actuelle municipalité semble vouloir s'employer à renverser cette situation en favorisant l'accès au logement pour les plus défavorisés et en veillant au maintien des activités traditionnelles, des commerces, des écoles et des entreprises du tertiaire qui ont leur siège dans le centre historique.
Mais, dans le même temps, les hôtels ont été autorisés à ouvrir des chambres dans des appartements situés dans des maisons voisines et le nombre d'appartements loués en tant que locations de vacances à la semaine, ne cesse d'augmenter sans que la municipalité n'intervienne. D'où une nouvelle flambée des prix de l'immobilier qui oblige les jeunes Vénitiens à partir habiter sur la terre ferme, n'étant plus capables ni d'acheter ni de louer dans le centre historique.