Juste après le Ponte de la Saponela, une plaque rappelle le sacrifice des habitants du quartier.
Après cette intéressante visite de cette église du circuit Chorus, nous allons retourner vers le Canal de Cannaregio et prendre à gauche le Fondamenta San Giobbe, franchir le Ponte de la Saponela, et parcourir le Fondamenta San Giobbe jusqu'à son extrémité sur le Canal Colombuola où une palissade "taggée" mettra un fin à notre déambulation.
Mais, entre temps nous découvrirons des petites choses originales.
Demi-tour complet pour se diriger vers le Ponte de Tre Archi. Juste avant d'emprunter le pont nous jetons un regard sur une vieille porte et nous traversons le Canal de Cannaregio pour nous diriger vers l'église San Giobbe et les restes de son cloître.
La même extrémité du Canal vers 1900...
Photo internet :Youtube - Andrea Kundera
Au 992, une niche votive renferme une statuette de la vierge.                                                                               L'entrée de la Calle de la Madona
Au 962 puis au 957, deux Sotoportege ont été "privatisés."
Pris du Fondamenta Savorgnan
Au 969/968, le Palazzo Surian-Bellotto,
Le Fondamenta se termine face à la terre ferme, avec sur notre droite un quartier récent présentant des éléments architecturaux intéressants.
Nous poursuivons notre route en laissant à notre gauche, le Campanile de San Giobbe, le Ponte dei Tre Archi que nous emprunterons au retour. Un peu plus loin sur le Fondamenta nous découvrons l'église et le couvent de Santa Maria dei Penitenti, église désaffectée, en cours de transformation en institut de gériatrie.
Pris du Fondamenta Savorgnan
Au 1082, un Palais avec un balcon à trois fenêtres.
La Calle de le Chioverete nous conduit sur un pont privé. L'emprunt du Fondamenta de le Chioverete puis de la Calle et le Sotoportego San Giovanni nous ramène sur le Fondamenta. Mais en sortant, noubliez pas de regarder au dessus de vous pour voir la plaque en mémoire de Carlo Coletti...
A l'angle de la Calle de Sotoportego Scuro, deux belles patères,
Au 1018, sur le mur de l'Hôtel Ca' Dogaressa, une vierge à l'enfant,
Au 994, un Palazzo du XVI ème siècle
Au 996, le Palazzo Asfoldo
Nous nous dirigeons vers le Ponte de Tre Archi.
Pris du Fondamenta Savorgnan
Au 1105 le Palazzo Nani avec un petit lion
Dès la sortie du Sotoportego, nous trouvons un des rares restaurant Kasher de Venise : Le Gam Gam.
(C'est pas miam miam mais presque)
Mais, il nous faut quitter à regrets les ghetos, refaire le chemin parcouru, et retrouver le Fondamenta de Cannaregio après être repassé sous le Sotoportego de Gheto Novo.
De retour sur le Campo de Gheto Novo, et toujours sur le côté est, nous arrivons à la troisième synagogue - la Scuola Grande Tedesca, située à l'étage du Musée Hébraïque. (repère G sur le plan) et à l'angle des coté est et sud, dans un renfoncement du Campo, la Scuola Canton reconnaissable à sa structure en bois.
Entre modernité et traditions...
Plaque à coté de l'entrée de la Scuola Canton
La dernière Synagogue est la Scuola Italiana, coté sud-ouest du Campo.
(Repère E du Plan)
Dans ce même renfoncement du Campo, on trouve une inscription hébraïque et un vieux mur de brique porte les traces de remaniements architecturaux, un ancien blason nobiliaire y est incrusté.
A - Plaque du décret de 1704
 
B - Synagogue (Scuola Spagnola)
 
C - Synagogue (Scuola Leventina)
 
D - Mémorial
 
E - Synagogue (Scuola Italiana)
 
F - Synagogue (Scuola Canton)
 
G - Synagogue (Scuola Grande Tedesca)
        et musée hébraïque
 
H - "The Last Train"
 
I - Plaque commémorative Adolfo Ottenghi
Plan d'après "The Venetian Ghetto" - Edition Electa
Plan VenicExplorer
Un peu plus loin, nous trouvons ce que nous cherchons, la Calle Del Porton qui débouche sur le Rio del Gheto, ou nous pouvons prendre la photo recherchée. Mais, ce qui n'était pas prévu, c'est la présence de nombreuses reproduction de patères en "terra cotta" sur les murs de la Calle.
Nous nous y engageons et découvrons une  belle porte et belle tête au 1445.
Après quelque pas dans la Calle Gheto Novissimo, s'ouvre à notre gauche un Sotoportego et une Calle portant le même nom que celle que nous empruntons...
Mais oui, nous sommes toujours à Venise, car  il y a une belle patère, sur la maison blanche, à l'angle du Fondamenta.
I
Revenant sur nos pas, comme souvent dans nos promenades, nous pouvons d'une part, mieux nous rendre compte de la taille des immeubles du Gheto et d'autre part constater que le Ponte de Gheto Novissimo a été mal baptisé sur le Nizioleti.
Les traces des ferrures des anciennes portes du Gheto sont encore bien visibles - encore faut-il  faire preuve d'un minimum de curiosités.
Juste après la banque, nous empruntons un sotoportego et un pont pour découvrir le troisième gheto de Venise, sans doute celui qui a le moins de charme : le Gheto Novissimo. Mais, comme  nous voulons une photo du Ponte de Gheto Novissimo prise vers le Sud, il faut s'aventurer un peu.
A - Plaque du décret de 1704
 
B - Synagogue (Scuola Spagnola)
 
C - Synagogue (Scuola Leventina)
 
D - Mémorial
 
E - Synagogue (Scuola Italiana)
 
F - Synagogue (Scuola Canton)
 
G - Synagogue (Scuola Grande Tedesca)
        et musée hébraïque
 
H - "The Last Train"
 
I - Plaque commémorative Adolfo Ottenghi
H
Plan d'après "The Venetian Ghetto" - Edition Electa
“VITTORIO EMANUELE RE D’ITALIA PERFETTA RECIPROCITA’ DI DIRITTI E DOVERI CONCORDIA E FRATTELANZA”.
3
1
2
Et comme sur beaucoup de Campo, un cippo :
Et comme sur chaque Campo de Venise, l'inévitable puits. Ce Campo étant vaste, on y trouve pas moins de trois puits.
Du côté est de la Place, sous le Sotoportego, s'abritait la plus vieille banque de Venise, la Banco Rosso.
Poursuivant notre promenade nous atteignons le deuxième pont desservant le Gheto Novo, le Ponte de Gheto Novo d'où, sans l'emprunter, nous découvrons une autre vue sur le Campo de Gheto Novo.
Nous continuons notre découverte du Campo jusqu'à cette plaque en honneur d'Adolfo Ottolenchi, ou Ottolenghi, Rabbin de Venise de 1919 à 1944, né à Livourne en 1885 et mort au camp d'Auschwitz.
I
A - Plaque du décret de 1704
 
B - Synagogue (Scuola Spagnola)
 
C - Synagogue (Scuola Leventina)
 
D - Mémorial
 
E - Synagogue (Scuola Italiana)
 
F - Synagogue (Scuola Canton)
 
G - Synagogue (Scuola Grande Tedesca)
        et musée hébraïque
 
H - "The Last Train"
 
I - Plaque commémorative Adolfo Ottenghi
Autre oeuvre d'Arbit Blatas - "Le dernier train" - situé dans une ouverture d'un grand mur de briques. (repère H du plan).
Mémorial de l'holocauste
(repère D du Plan)
Notre premier arrêt est pour le mémorial de l'holocauste, oeuvre d'Arbit Blatas, artiste Lituanien né à Kaunas en 1908 et mort à New-York en 1999. Ce mémorial a été inauguré le 25 avril1980. (Repère D du plan)
Le pont traversé, nous débouchons sur le Campo de Gheto Novo dont nous allons faire le tour dans le sens des aiguilles d'une montre avant de le quitter par le même chemin que celui que nous venons d'emprunter.
H
Plan d'après "The Venetian Ghetto" - Edition Electa
I
A - Plaque du décret de 1704
 
B - Synagogue (Scuola Spagnola)
 
C - Synagogue (Scuola Leventina)
 
D - Mémorial
 
E - Synagogue (Scuola Italiana)
 
F - Synagogue (Scuola Canton)
 
G - Synagogue (Scuola Grande Tedesca)
        et musée hébraïque
 
H - "The Last Train"
 
I - Plaque commémorative Adolfo Ottenghi
H
Il nous reste à franchir le Rio del Gheto, par le Ponte de Gheto Vechio, pour atteindre le Campo de Gheto Novo.
Plan d'après "The Venetian Ghetto" - Edition Electa
Source du plan : http://www.ghetto.it/ghetto/en/
Nous poursuivons notre chemin vers le Gheto Novo, mais avant nous jetons un dernier coup d'oeil en arrière vers la Scuole Spagnola, ce qui nous permet de découvrir, sur la gauche, comme perché dans le vide la Bimah (1) de la Scuola Levantina.
(1) - La bimah pour les juifs provenant d'Europe de l'Est, la tebah pour les ceux provenant de la péninsule ibérique, ou encore l'almemor (de l'arabe al-minbar) est la plate-forme d'où est lue la Torah durant les services à la synagogue.
La façade de la Scuola Spagnola accueille un plaque en hommage aux victimes juives de la Seconde Guerre Mondiale.
Sur la façade le Scuola Leventina sont fixés une plaque commémoratives aux morts de la Première Guerre Mondiale (1915-1920) et une expression hébraïque.
Sur ce Campiello se trouvent également deux Scuole (Synagogue) : Face à nous la Scuole Leventina  (Repère C sur le plan) et en nous retournant la Scuole Spagnola. (Repère B sur le plan)
I
A - Plaque du décret de 1704
 
B - Synagogue (Scuola Spagnola)
 
C - Synagogue (Scuola Leventina)
 
D - Mémorial
 
E - Synagogue (Scuola Italiana)
 
F - Synagogue (Scuola Canton)
 
G - Synagogue (Scuola Grande Tedesca)
        et musée hébraïque
 
H - "The Last Train"
 
I - Plaque commémorative Adolfo Ottenghi
H
Un peu plus loin nous arrivons sur le Campiello de le Scuole ou se trouve une margelle de puits (vera da pozzo).
Ce point d'histoire expliqué nous allons pouvoir explorer le gheto ou plutôt les ghetos de Venise. En s'interessant aux divers points figurant sur le plan ci-dessous.
Plan d'après "The Venetian Ghetto" - Edition Electa
Avant de poursuivre notre promenade, il nous faut développer ici un point d'histoire sur le Gheto de Venise.
Et tout d'abord dans la Calle de Gheto Vechio entre le 1130 et le 1131 une plaque reprenant le décret du 27 septembre 1704 sur le réglement du Gheto.(Repère A sur le plan)
“Les Juifs habiteront tous regroupés dans l’ensemble de maisons situées au Gheto près de San Girolamo. Et afin qu’ils ne circulent pas de toute la nuit, nous décrétons que du côté du Gheto Vecchio, où se situe un petit pont et pareillement de l’autre côté de ce pont, deux portes seront mises en place, que l’on ouvrira à l’aube et fermera le soir à minuit, sous la surveillance de quatre gardiens engagés pour cette tâche qui seront appointés par les Juifs eux-mêmes au prix que notre Collège estimera convenable.“
On imposa aux Juifs de payer le prix de la surveillance et deux barques devaient tourner autour de l’île toute la nuit. “La Condotta ou contrat“, un document renouvelable, dans un premier temps tous les cinq ans et plus tard tous les dix ans, définit leur statut juridique. On obligea entre autre les Juifs à prêter de l’argent dans trois banques et, à cette seule condition, la cité lagunaire leur concédait le droit de résidence, droit pour lequel ils devaient payer des impôts de plus en plus importants.
En 1541, les Juifs d'origine orientale sont à leur tour relégués dans le quartier de "  la vieille fonderie " (getho vechio), et en 1633 l'ensemble est complété avec la création du getho novissimo destiné aux juifs d'origine occidentale.
Le déclin commence au XVIII ème siècle. Le poids des impôts, les revers de fortune des armateurs, l'attraction exercée par la ville de Livourne, font que les Juifs de Venise deviennent à la fois moins riches et moins nombreux. En 1766, on n'en compte plus que 1 700. Les discriminations dont ils sont l'objet ont considérablement affecté leur position sociale : la plupart font désormais office de fripiers.
En 1797, le général Napoléon Bonaparte occupe Venise. Il abolit les réglementations anti-juives et fait brûler symboliquement les portes du gheto - “afin qu’il ne subsiste plus aucune division apparente entre les citoyens de cette ville, nous ordonnons que soient démolies ces portes qui, par le passé fermaient le Gheto“.  L'émancipation légale des Juifs vénitiens sera remise en question sous la domination autrichienne, puis ré-instaurée dans le cadre du royaume d'Italie créé par Napoléon (1805-1814), puis sujette aux variations politiques qui affectent la ville jusqu'à son annexion au royaume d'Italie en 1866 - date à laquelle la communauté juive de Venise devient partie intégrante du judaïsme italien.
Il y avait 1200 Juifs à Venise lors de la deuxième guerre mondiale, la plupart s’enfuirent dans des régions plus clémentes mais 289 personnes ont été déportées d’abord au camp de Fossoli, puis en camps de concentration. Seulement 8 ont survécu.
A Venise, après la publication le 1er décembre du décret Buffarini Guidi qui ordonnait le regroupement de tous les Juifs italiens, l’air devint complètement irrespirable. Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1943, la Garde fasciste républicaine et la Préfecture de police locale organisèrent une grande rafle à Venise, dans les îles et à Chioggia. Le résultat fut l’arrestation de plus de cent hommes, femmes et enfants (de 3 à 14 ans), qui furent conduits d’abord au collège Marco Foscarini et puis déportés peu après.
L’été 44, un groupe de SS de retour de Trieste fut particulièrement actif dans la chasse aux Juifs dans la zone de Venise. Dans une première rafle les SS déportèrent 90 personnes parmi lesquelles vingt-deux hôtes de la maison de repos pour personnes âgées.
Un mémorial sur le Campo de Gheto Novo, rappelle la tragédie des rafles des 5 décembre 1943 et 17 aout 1944.
La première mention d'une présence juive à Venise date de 1090. Il s'agit alors, probablement, de marchands juifs originaires d'Allemagne ou du Proche-Orient. Ils ne sont pas autorisés d'abord à s'établir dans la ville elle-même, mais dans l'île voisine de Spinalunga (la Giudecca). En 1366, la permission leur est accordée de demeurer dans Venise - sauf les prêteurs d'argent, qui sont cantonnés à Mestre, sur le continent. Le cimetière juif du Lido est créé en 1386.
La vie des Juifs à Venise n'est pas de tout repos. Ils sont astreints à porter un signe distinctif sur leurs vêtements.  Il leur est interdit de posséder des biens fonciers. Les prêcheurs antisémites - dont le plus célèbre est le franciscain Bernardino da Feltre - suscitent contre eux l'hostilité populaire. Des accusations de meurtre rituel conduisent trois Juifs au bûcher en 1480, et en 1506 un Juif est lapidé par la foule pour la même raison.
Cependant, dans une Europe où les Juifs sont partout pourchassés et exclus, Venise apparaît comme un havre de paix. C'est ainsi qu'après l'expulsion des Juifs d'Espagne (1492) et du Portugal (1497) un grand nombre d'exilés y trouvent refuge.
Le 25 mars 1516, Zaccaria Dolfin (1) attaqua les Juifs et ordonna de les regrouper dans un quartier à l’écart au nord de Venise. c'est le premier cas de ségrégation physique des Juifs, et le mot gheto (ce sera son orthographe moderne) entre dans l'histoire. Nous utiliserons pour notre part, le mot Gheto, comme les vénitiens.
C’est ainsi que le premier gheto du monde, le Nouveau Gheto (Gheto Novo), naquit sur les lieux d’une ancienne fonderie.
(1) - Zaccaria Dolfin était un magistrat vénitien et en aucun cas le Doge comme on peut le lire malheureusement trop souvent - Le Doge était Leonardo Loredano
(16 novembre 1436 – 21 juin 1521) doge du 2 octobre 1501 au 21 juin 1521.
 
Voici le texte du décret promulgué par le Sénat :
Cette Calle ne présente pas d'éléments interessant à part peut-être ce beau chapiteau au 1138.
Spezier : droguiste
Nous atteignons enfin l'entrée du Gheto Vechio de Venise, entrée qui mériterait bien une restauration en bonne et due forme.
Deuxième incursion à l'intérieur du pâté de maison et là, la petite cour intérieure ressemble à tout ce que nous aimons à Venise, du calme et de l'authenticité.
Rien de bien particulier à voir, simplement une sculpture moderne faite avec un vieux tronc d'arbre : D'ou vient-il et comment est-il arrivé là ?
Nous partons du Ponte de le Guglie, facilement reconnaissable grâce à ses quatre obélisques fixés aux extrémités de ses parapets pour emprunter le fondamenta de Cannaregio, le long du canal éponyme. Ce canal est d'une grande importance dans le trafic car il permet de faire le tour de Venise, certes au prix d'un détour occasionné par les ponts ferroviaires et routiers.
Avant de nous engager dans les Sotoportego et Calle de Ca' Pozzo, nous découvrons une porte qui semble bien loin de son lustre passé...
Cette promenade va nous conduire à travers la partie Ouest du Sestiere de Cannaregio pour découvrir les rives du Canal de Cannaregio, le gheto, l'église San Giobbe, un endroit de paix et de tranquillité et un ancien quartier industriel.
Les rives du canal de Cannaregio, le ghetto
et le quartier derrière la Gare.
Du Ponte de le Guglie au Ponte de Scalzi