San Geremia sur des plans en élévation anciens :
La première église a été érigée ici au XIe siècle, puis reconstruite à plusieurs reprises. En 1206, elle est mentionnée pour abriter les restes de San Magno di Oderzo (mort en 670), qui avait trouvé refuge dans ce domaine des Lombards.
Une première reconstruction a eu lieu sous le règne du doge Sebastian Ziani, la nouvelle église étant consacrée en 1292. L'édifice actuel date de 1753, conçu par Carlo Corbellini la façade est de 1861. Le clocher en brique (datant probablement du XIIe siècle) a deux fines fenêtres à meneaux romanes à la base.
L'intérieur a des murs plutôt sobre. Le maître-autel et son presbytère sont notables, avec deux statues de saint Pierre et saint Jeremy (1798). Une œuvre de Palma le Jeune (La Vierge à l'Incoronation de Venise par Saint-Magnus) décore l'autel.
L'église est l'objet de pèlerinages et de dévotion pour la présence des reliques de sainte Lucie, qui ont été menées ici en 1861 quand l'église qui lui était dédiée fut démolie. En 1955, Angelo Roncalli, futur pape Jean XXIII et le patriarche de Venise, avaient posés un masque d'argent sur le visage de la sainte pour la protéger de la poussière.
Les reliques ont été volées le 7 juillet 1981, mais retrouvées en décembre de la même année, sans aucune rançon.
San Geremia sur des plans de situation anciens :
Un peu plus d'un siècle après Isaïe, vers 650 av. Jésus-Christ, Jérémie naissait d'une famille sacerdotale installée aux environs de Jérusalem. Mieux que pour aucun autre prophète, sa vie et son caractère nous sont connus par les récits biographiques à la troisième personne qui parsèment son livre… les « Confessions de Jérémie » proviennent du prophète lui-même. Elles ne constituent pas une autobiographie, mais elles sont un témoignage émouvant des crises intérieures qu'il a traversées et qui sont décrites dans le style des Psaumes de lamentation. Appelé tout jeune par Dieu -en 626- la treizième année de Josias, il a vécu la période tragique ou se prépara et s'accomplit la ruine du royaume de Juda. La réforme religieuse et la restauration nationale de Josias éveillèrent des espoirs qui furent anéantis par la mort du roi à Megiddo en 609 et par le bouleversement du monde oriental, la chute de Ninive en 612 et l'expansion de l'empire chaldéen. Dès 605, Nabuchodonosor a imposé sa domination à la Palestine, puis Juda s'est révolté à l'instigation de l'Egypte qui intriguera jusqu'à la fin, et en 597, Nabuchodonosor conquiert Jésuralem et déporte une partie de ses habitants. Une nouvelle révolte ramène les armées chaldéennes, et en 587, Jérusalem est prise, le Temple est incendié, une seconde déportation a lieu. Jérémie a traversé cette dramatique histoire, prêchant, menaçant, prédisant la ruine, avertissant en vain les rois incapables qui se succèdent sur le trône de David ; il est accusé de défaitisme par les militaires, persécuté, puis incarcéré…
Après la prise de Jérusalem, et bien qu'il vît dans les exilés, l'espoir de l'avenir, Jérémie choisit de rester en Palestine auprès de Godolias, nommé gouverneur par les Chaldéens. Mais celui-ci fut assassiné et un groupe de Juifs, craignant des représailles, s'enfuit en Egypte, entraînant Jérémie avec eux. C'est probablement là qu'il mourut.
Un peu de végétal dans ce monde minéral...
Façade Ouest
Vue prise de la Calle Emo