Le Palais qui accueille le musée du Verre de Murano était le palais de résidence des évêques de Torcello. De style gothique flamboyant, il devient en 1659 la demeure de l’évêque Marco Giustinian qui l’offre au diocèse. En 1840, le palais devient l’hôtel de ville de Murano et en 1861, une salle est ouverte sur l’initiative d’Antonio Colleoni, à cette époque, maire de Murano et de l’abbé Vincenzo Zanetti, expert d’art du verre, avec l’idée d’instituer des archives recueillant des témoignages sur l’histoire et la vie de l’île, qui, depuis la chute de la République de Venise (1797), a vécu une longue période de crise, dont elle commence à sortir. Le musée a rapidement pris le dessus sur les archives, grâce à de nombreux dons de verres antiques et contemporains provenant des fours de Murano qui, dans la seconde moitié du XIXe siècle, ont recommencé à fonctionner de manière intensive. À l’appui de leur activité, l’abbé Zanetti annexa au musée en 1862 une école où les verriers étudiaient le dessin et les verres du passé qui y étaient conservés.
Mais peu à peu la collection va s’agrandir et prendre de plus en plus de place au sein du bâtiment. A tel point qu’en 1923, lorsque Murano est rattachée administrativement à Venise, le bâtiment est consacré uniquement au Musée du Verre de Murano.
Les collections ont été réorganisées en 1932 par Giulio Lorenzetti et Nino Barbantini et enrichies de verres provenant d’autres collections de la ville de Venise. Le musée acquiert ainsi de précieuses pièces de la Renaissance, et, plus tard, grâce aux dépôts de la Surintendance archéologique, également une importante collection de verres anciens provenant de fouilles. Les rachats et les dons se poursuivent au fil du temps augmentant les collections, y compris d’œuvres contemporaines.
La spécialité de Murano :
Outre des objets en verre de toutes les époques, le musée présente des objets et matières premières utilisés dans la fabrication.
Portrait du verrier Osvaldo Brussa
(1748-1828)
Elle va marcher beaucoup moins bien...
D'accord, il est un peu cassé
Bouteille à liqueur en cristal en forme de pistolet
Première moitié du XVIIIe siècle
Gravures aquarellées fixés sur verre d'après Longhi
Fonderie Baravier
Serviteur muet à trois étages
Présenté à l'exposition de Turin en 1884
Salviati & C
Calice en verre rubis sur un pied conique avec un bord riveté à l'intérieur
bouquet de feuilles vertes à fleurs rubis et tournesol à bouton jaune
cygne en émail blanc recouvert de cristal avec
pattes aigue-marine et yeux larmes bleu.
Coupe conique avec fil d'aventurine sur le rebord relié au
cygne par une tablette.
1866-1872
Pietro Bigaglia
Roue en filigrane "reticello" composé de huit tiges:
une jaune, une bleue, une jaune, une rubis, une aigue-marine,
une rubis, une aigue-marine, une rubis.
Verre soufflé avec décoration en filigrane de maille polychrome
1845-1848
Pietro Bigaglia
Roue en filigrane "reticello" composé de bâtonnets blancs et jaunes.
Verre soufflé
1845-1848
Coupe à pied - Pied de trompette évasé, fini lisse au bord.
Coupe hémisphérique à lèvre légèrement renversée, fini lisse sur le bord,
Fabrication en filigrane blanc et vert. Soufflé et travaillé à la main
XVIe / XVIIe
Atelier dei Brussa
Vignette allégorique.
Verre - Verre transparent et incolore. Corps cylindrique, légèrement évasé, avec un fond légèrement concave et un bord biseauté lisse.
Matériau et technique: Verre soufflé à main levée.
Décoration avec émaux et or fixés à la surface par moulage
Seconde moitié du XVIIIe
Atelier Bertolini ou Miotti
Chinoiseries
Vase à Corps fuselé à base évasée, fond plat,
épaule arrondie, col court, bord biseauté lisse.
Soufflé à main levée. Peint en émail bleu et or,
fixé à la surface par moulage.
XVIIIe
Atelier dei Miotti,
Petit singe sur une branche.
Vase Pied en forme de corne évasé bas avec bord retroussé,
corps d'oeuf allongé et col évasé avec une lèvre de bec élargie
une manchette soudée sur l'épaule.
Décoration avec émaux polychromes refondus et or.
Soufflé à main levée. Décor de glaçures mates et dorées.
XVIIIe
Souris
Corps ovale allongé à l'avant pour façonner sa tête,
canule longue pour former sa queue.
Verre incolore. Soufflé et travaillé à la main.
Fin XVIe / début XVIIe
Lanterne en forme de cheval
Corps en forme de saucisse, étranglé dans la partie centrale,
Verre incolore. Soufflé et travaillé à la main.
Fin XVIe / début XVIIe
Fiole de "pèlerin"
Décoration avec des émaux polychromes refondus :
motifs végétaux, quatre colombes, 2 monogrammes "JHS"
Probable utilisation liturgique. Fin XVe / début XVIe.
D'autres pièces documentées
Les jardins de table en verre ou triomphes ou déserts jouirent d'une grande renommée au cours du XVIIIe siècle. Le verrier Giuseppe Briati (1686-1772) a le mérite d'avoir créé beaucoup de ceux qui sont allés décorer les tables des Doges. Ils constituaient de véritables appareils scéniques à caractère historique ou mythologique, ou pouvaient offrir, comme celui exposé au Musée du Verre de Murano, un échantillon de la vie des Vénitiens en vacances.
Collier d'origine vénitienne ou espagnole
Couronne de chapelet avec 46 perles ajourées, travaillées sur la lampe par enroulement en spirale et joignant la pince avec de petits pics d'émail blanc laiteux. Les grains, entrecoupés d'une perle perforée, sont réunis par une corde de chanvre. XVIe - XVIIe
Fabrication vénitienne d'origine moyen-orientale.
"Cesendello" - Partie d'une lampe suspendue de forme tubulaire avec fond arrondi se terminant en larme et lèvre inversée. Décoration à écailles parsemées d'émaux polychromes sur fond d'or. Les armoiries de la famille Tiepolo peintes en émaux polychromes sur les deux côtés
Verre incolore. Soufflé et travaillé à la main. Décoration avec émaux fondus et or 28,5 carats.
Fin XVe - Début XVIe siècle
Coupe de mariage d'Angelo Barovier
Base creuse à cône évasé et bord tourné. Coupe hémisphérique à lèvre inversée et à bord lisse.
Verre translucide. Couleur bleu foncé. Décoration avec émaux fondus et or 18 carats
Dernier quart du XVe siècle
Triomphe de San Lorenzo Giustiniano
Francesco Zugno (1709-1787)
La sécurité c'est bien, mais on peut regretter l'emplacement du détecteur...
Entre nos deux visites, le plafond est resté, mais le mobilier a disparu remplacé par des grandes vitrines et un éclairage du plafond.
Les plafonds et les lustres des belles pièces du Piano Nobile
Clocher de Santi Maria e Donato
Trois des puits du jardin
Galerie lapidaire et puits
Le fond du jardin et margelles de puits
La cour du musée et à gauche la galerie lapidaire
Nous avons visité ce musée à deux reprises, une premiere fois en mars 2006 et une seconde fois en mai 2015. Entre ces deux dates, le musée a bénéficié d'une profonde restauration et d'un changement de muséographie, ce qui peut expliquer des différences de fond ou de support dans les objets que nous vous présentons.
Les murrines sont le terme italien qui désigne les baguettes de verre multicolores, aux diamètres et teintes différents, créées et amalgamées à chaud puis coupées transversalement. Le millefiori désigne plus particulièrement les motifs floraux, notamment ceux des presse-papiers et les tessere, les sections rectangulaires. Le verrier constitue une première baguette en roulant sa paraison sur le marbre afin de constituer un cylindre. D’autres couches sont ajoutées sur ce noyau dans différents moules. Puis la baguette est étirée par un assistant qui s’éloigne à reculons du maître jusqu’à atteindre plusieurs mètres de long (elle peut être torsadée). Elle sera ensuite coupée à la dimension requise. Les murrines peuvent également être incorporées à une pièce soufflée. Cette technique romaine a été largement utilisée jusqu’à son perfectionnement par la famille Barovier à Venise à la fin du XIXe siècle.
Le Jardin et la galerie lapidaire
Plan de Murano et emplacement du musée
Musée del Vetro - Palazzo Giustinian