La famille Zen était d'origine ancienne et faisait partie du noyau des “casade longhe“, groupe dit des “tribunizie“, présents à Venise depuis les origines même de la ville. La famille donna un doge à la République, des généraux d'armées ainsi que d'autre patriciens illustres :
- Reniero Zeno (né à Venise à une date inconnue - mort le 7 juillet 1268 à Venise) est le 45e doge de Venise, doge du 25 janvier 1253 au 7 juillet 1268). Il succède à Marino Morosini et précède Lorenzo Tiepolo.
- Gianbattista Zeno, cardinal créé par Paul II
- Marino Zeno, duc de Candie (1274)
- Pietro Zeno, duc de Candie (1276)
- Viago Zeno, duc de Candie (1333)
- Catherino Zeno, ambassadeur auprès d'Ussun Cassan, roi des Perses.
- Carlo Zen (1333-1418), héros de la guerre de Chioggia où il combattit et battit l'ennemi Génois assiégeant la ville.
 
Les armes des Zen sont "bandé d'azur et d'argent de six pièces".
Trois palais portent le nom de cette famille :
    Palais Zen ai Frari (San Polo)
    Palais Zen (Cannaregio)
    Palais Zen (Santa Croce)
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Palazzo Zen - Pris du Ponte dei Gesuiti
Le palais a été conçu et construit par le noble Francesco Zen à partir de 1537, avec l'aide de Sebastiano Serlio. Zen est mort un an plus tard, et les héritiers ont continué la construction. Extérieurement et intérieurement, il se subdivise en trois parties, visibles sur la façade sur le Fondamenta Zen. La partie médiane avec ses deux portes et balcons est légèrement soulignée. Les ailes sont conçues de manière égale et ont des loggias à trois arcs au-dessus des portes. La partie médiane a deux porteghi, balcons et portails. Surtout les formes étranges des arcs brisés sont remarquables. Tandis que le complexe est basé sur quatre bâtiments prédécesseurs (qui sont visibles sur la carte de Venise par de Barbari), son apparence est homogène. Aujourd'hui, le palais est subdivisé en différents appartements de taille différente. La décoration intérieure du 19ème siècle est partiellement conservée.
Plan Venicemap
La réalité semble moins glorieuse :
Sur la façade du Palais se trouve une plaque à la mémoire de deux membres de la famille Zen.
Il occupe un quadrilatère limité par le Fondamenta Zen au Sud, le Campo dei Gesuiti à l'Est, la Calle de le Candele au Nord et le Campo San Antonio à l'Ouest.
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D'après le Dictionnaire biographique du Canada
 
ZENO, NICOLÒ et ANTONIO, frères vénitiens qui, au cours d’un voyage sur l’Atlantique Nord vers 1380, auraient fait escale à plusieurs îles et auraient même atteint la Nouvelle-Écosse. Nicolò, né vers 1326, mort vers 1402 ; Antonio, mort peu après 1403.
La relation de leur prétendu voyage se fonde sur un livre publié par un membre de la famille Zeno à Venise en 1588 et intitulé Dello scoprimento dell’ isole Frislanda, Eslanda, Engrouelanda, Estotilanda e Icaria fatto sotto il Polo artico, da’ due fratelli Zeni, M. Nicolo il K. e M. Antonio. D’après ce récit, Nicolò et Antonio mirent à la voile pour l’Atlantique Nord vers 1380 et entrèrent au service d’un potentat nommé Zichmni. Pendant qu’ils se trouvaient à son service, et parfois accompagnés par lui, ils visitèrent plusieurs îles de l’Atlantique Nord et atteignirent même la Nouvelle-Écosse, selon diverses interprétations du Dello scoprimento. Toutefois, cette narration n’est qu’une invention grossière : il n’existe aucune preuve de la présence de ces deux frères à aucune époque dans l’Atlantique Nord. Au contraire, les historiens ont bien établi que Nicolò a passé la plus grande partie de sa vie au service de l’État de Venise, notamment les années où il aurait été auprès de Zichmni. Il n’est pas non plus mort au service de ce dernier, ainsi que le raconte la narration, car il fit un testament à Venise en 1400 et mourut vers 1402. Antonio mourut peu après 1403.
L’importance des histoires inventées par les Zeno réside, non pas dans le récit lui-même, mais dans la carte de l’Atlantique Nord qui y est jointe. On l’a acceptée pour authentique pendant plus d’un siècle après sa publication en 1558 ; ses îles mythiques et ses noms fantastiques se sont glissés sur plusieurs cartes, notamment celle de Mercator, qui date de 1569, et celle d’Ortelius (1570) ; ils ont induit en erreur géographes et marins pendant plusieurs dizaines d’années, par exemple Frobisher, qui paraît avoir cru que la côte orientale du Groenland était la « Frisland » de la carte des Zeno. Cependant, on a établi sûrement que cette carte des Zeno se fondait sur la carte de 1537 des régions septentrionales, exécutée par le Suédois Olaus Magnus, et sur la carte du xve siècle, du Danois Claudius Clavus. La recherche du passage du Nord-Ouest a pu être inspirée, du moins en partie, par l’examen de la carte des Zeno.
On a énormément écrit sur les frères Zeno et un nombre étonnant de gens ont cru à l’authenticité de leur histoire. De là à voir en Zichmni un personnage historique, il n’y avait qu’un pas, et beaucoup l’ont franchi. L’identification la plus généralement acceptée est celle de J. R. Forster qui, en 1784, prétendait que Zichmni était en réalité Henry Sinclair, premier comte Des Orcades, né en 1350 et mort en 1404. Même si l’on oublie les absurdités du récit des Zeno, il n’existe pas la moindre preuve, ainsi que F. W. Lucas l’a démontré de façon probante en 1898, que Henry Sinclair fît aucun voyage transatlantique (et à plus forte raison, qu’il allât en Nouvelle-Écosse) ou qu’il eût Nicolò ou Antonio à sa cour. L’affaire Zeno reste donc une des inventions les plus absurdes et en même temps les plus réussies de l’histoire des explorations.
                                                                                                                                                                                                        T. J. Oleson
A
Nicolo et Antonio Zeno
au quatorzième siècle
hardis et savants navigateurs
des mers du nord
 
Par décret de la Commune
1881
Palazzo Zen - Pris du Corte de le Candele
Palazzo Zen